vendredi, décembre 22, 2006
ACTUALITES
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DE LA PREDATION ET DU PREDATEUR. par l M.L Benhassine
ESSAI SUR L’ECONOMIE POLITIQUE
DE LA PREDATION ET DU PREDATEUR.
Contribution de M.L. Benhassine,
Professeur.
Les prédations économiques et financières du système capitaliste se multiplient. Il ne se passe pas un jour sans que l’on n’apprenne de par le monde la multiplication d’actes de pillages, de vols, de détournements de biens publics ou privés… L’ensemble de ces actes et beaucoup d’autres qui leur sont apparentés, relève d’actes ou d’actions de prédation. Un prédateur, selon l’étymologie du terme, est un pillard, un homme qui vit de rapines, de butin. La prédation, dans les conditions actuelles, est généralement un acte complexe et organisé. C’est ce phénomène que nous voulons étudier.
Les réflexions qui suivent veulent répondre à la question :
Est-ce que l’acte de prédation - considéré comme un acte social organisé- trouve sa place ou son insertion dans le système capitaliste ? Le capitalisme, sous le couvert de ce que les néo-libéraux appellent l’économie de marché, entraîne déjà dans son sillage les pays jadis colonisés. Où circonscrire, situer les actes de prédation ? Font-ils partie des ressorts cachés de ce capitalisme ? Dans quelles circonstances historiques précises les actes de prédation se manifestent-ils, surgissent-ils ou se multiplient ?
Si oui, est-ce que la prédation peut être saisie et expliquée comme un processus économique, monétaire, financier… ? S’il en est ainsi, ce processus doit prendre place dans un circuit et/ou dans un cycle économique qui va dévoiler des aspects secrets, très souvent cachés du fonctionnement du capitalisme.
Peut-on aussi parler d’éléments d’économie politique de la prédation ? ils viendraient éclairer beaucoup de situations théoriques tombées dans l’oubli, pour mieux cacher ou faire oublier des situations de pathologie économique. C'est-à-dire, là où le fonctionnement du capitalisme fait mal à la société.
Pour expliquer ces actes prédateurs, les approches concrètes qui exposent les faits et les événements porteurs de ces actes deviennent indispensables.
Montrer la complexité des actes prédateurs, leur genèse, prouvera peut-être que l’approche et la résolution des problèmes des pays sous-développés à l’aide de l’application des règles de la bonne gouvernance, deviendra de plus en plus problématique. L’analyse concrète des faits porteurs d’actes de prédation dépasse le champ immédiat des pays dominés. Il y a les espaces des pays dominés et ceux des pays dominants dans l’espace historique inégal du système capitaliste. Ces actes, quand ils ont un sens politique, ne peuvent pas être circonscrits, limités, « collés » en quelque sorte et d’une façon exclusive à des causes et à des situations qui seraient en dehors des centres de décision du capitalisme passé ou du capitalisme mondialisé actuel.
Si oui, Il faudrait poser les bases de ce que l’on appelle la chaîne des prédations capitalistes. Cette histoire concrète n’est malheureusement pas encore tout à fait écrite !
Pour étudier ces phénomènes complexes, nous nous sommes donnés pour tâche, le suivi et la réflexion de situations sociales différentes qui propulsent, mettent en avant des procès et des situations de prédations. C’est la connaissance, l’étude des situations historiques qui va nous aider dans cette recherche :
Il s’agit de 1830, date de la prise d’Alger ou des années soixante dix du vingtième siècle jusqu’à nos jours, où autour du pétrole, monte, pour une longue période un tumulte planétaire qui cache des situations durables de prédations économiques et financières.
Là, il y a presque toujours une image hideuse, souvent travestie, du système capitaliste. Nous allons nous pencher sur trois situations historiques dans lesquelles s’organisent et se développent les espaces de prédations économiques, financières….Le lecteur se rendra compte de la nécessité de recourir à des sources d’information parfois éloignées des foyers de prédations immédiats. P. Péan a aussi écrit un essai –ceci dit en passant- sur le Trésor du FLN des années 50 à 70 du siècle passé dans une étude intitulée : « L’extrémiste François Genoud, de Hitler à Carlos- éd. Fayard. 1996 »
Le problème de la prédation est vieux comme le monde. Chaque système économique et social qui lui donne naissance, lui confère aussi des modes d’expression qui lui sont propres.
I. ETUDE DU CAS DU TRESOR D’ALGER (1830).
1. Les sources bibliographiques.
Des historiens ont donné des indications sur la prise par l’armée française du Trésor de la Régence d’Alger en 1830.Le Professeur Emerit, avec deux écrits intitulés « Trésor de la Casbah » en 1954 et 1955, Amar Hamdani, dans un ouvrage « La Vérité sur l’expédition d’Alger » en 1984, et Pierrre Péan en 2005, publie un ouvrage très documenté sur la pénétration militaire française à Alger, le 5juillet 1830 et l’organisation accélérée par cette même armée du vol, du pillage et du détournement de ce Trésor, estimé aujourd’hui à 5 milliards d’euros. Un grand souci de précisions sur les prises du butin dans cet ouvrage intitulé :« Main basse sur Alger, Enquête sur un pillage, juillet 1830. » Puis du même auteur sur la même question un article paru dans la revue « Archives d’Algérie » juillet 2005, consacré à la Chute d’Alger.
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